vendredi 23 mars 2012

FAME: La Coordination Eau-Adour-Garonne y était aussi.


Voici une photographie du FAME, tel que l'a vécu Nicolas Angot, membre de notre coordination. Compte tenu du nombre de débats et d'ateliers, il est évident qu'il s'agit là d'un témoignage personnel et non d'un compte rendu exhaustif du forum alternatif.

Mercredi 21 mars 2012
Très modestement, je voudrais vous faire partager quelques « flash » du Forum Alternatif Mondial de l’Eau (F.A.M.E.)1 auquel j’ai participé la semaine dernière.
Nous sommes descendus à Marseille à 4 en délégation de nos associations respectives, durant 4 jours intenses. (Eau secours 31, Eau secours- services publics- St-Orens, Eau-ch)
· 60 pays de tous les continents étaient là, avec des réalités face aux enjeux de l’eau très divers et contrastés.
· 3 à 4000 participants ont assisté aux débats et ateliers, avec un formidable espoir : une présence importante de jeunes venus d’Espagne, d’Italie, de France, d’Allemagne, d’Angleterre… (un peu à l’image des indignés partout en Europe…)2
·
L’eau est devenue « l’Or Bleu », elle concentre des convoitises et des luttes de pouvoirs qui n’ont rien à envier à l’Energie.
· De très nombreuses associations d’usagers étaient présentes… certaines s’organisent pour se fédérer, se coordonner… ça bouge un peu partout en France…
· Mais aussi dans le monde entier : au Mexique pour lutter contre les Sociétés minières qui rendent impropre à la consommation, l’eau sur des centaines de km2. Aux quatre coins du globe les mêmes abus provoquent les mêmes effets avec la même méprise des populations autochtones… !
· L’eau (potable =2% de la totalité de la ressource en eau de la planète) est un bien rare qu’il faut utiliser avec précaution. Il faut la préserver des pollutions de toutes sortes ! Au FAME, un seul mot d’ordre ;L’eau :source de vie et pas de profit3 : il faut donc lutter contre sa marchandisation.
Face à une situation qui s’aggrave de plus en plus dans de nombreux endroits, nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Beaucoup de débats ont mis en évidence cette prise de conscience qui s’amplifie fortement. Mieux : il s’agit bien de mettre en œuvre des réponses « politiques » au sens étymologique du terme : répondant aux vrais besoins de la citée et donc des populations ! Si la déclaration en 2006 à Istanbul a constitué une avancée dans cette prise de conscience, la traduction concrète sur le terrain permet encore trop d’impunité tant en direction des multinationales du secteur, que des industries pollueuses ou d’une agriculture intensive destructrice des équilibres écologiques.
En France : nous avons plusieurs échéances déterminantes :
· La révision de la politique agricole commune (P.A.C) en 2013 (remise en cause réelle de l’agriculture intensive)
· La renégociation des contrats d’eau et assainissement avec les opérateurs privés : 75% d’ici à 3 ans couvrant les besoins de 80% de la population française afin d’impulser un retour massif en régie publique ; Ce sera le grand enjeu pour nos associations, des prochaines municipales
· Les échéances électorales des prochaines semaines avec les engagements de nos politiques sur la problématique de l’eau dans sa globalité.
Notre responsabilité individuelle ne peut pas se réduire à fermer le robinet quand on se lave les dents…Agir sur nos comportements, mais aussi et surtout sur la politique de l’eau ici, c’est aussi agir là-bas.
Nicolas ANGOT
1à ne pas confondre avec le Forum des marchands qui semble avoir eu quelques difficultés à tenir ses objectifs de participation notamment. De grandes ONG internationales ont contesté la légitimité de ce Forum dit « officiel » et réclament que le prochain soit tenu sous l’égide de l’O.N.U.
2on dit nos jeunes individualistes, peu mobilisables,….j’ai le pressentiment qu’ils nous réservent de belles surprises !
3slogan qui a rythmé avec vitalité le déroulement du F.A.M.E.
par les usagers domestiques alors qu’ils ne représentent que 10% de la consommation.

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